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La mare aux mots - Le blog
28 septembre 2011

L'invitée du mercredi : Catherine Fournier

Cette semaine, l'invitée du mercredi n'a pas écrit de livre... mais elle en raconte beaucoup. Elle n'a pas écrit de chanson... mais elle en chante parfois. L'invitée du mercredi est institutrice ou professeur des écoles comme on dit maintenant. Nous trouvions intéressant d'avoir son opinion sur la littérature jeunesse, connaitre ses coups de coeur et savoir ce qu'elle lit aux enfants.

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La mare aux mots : Quels sont les livres qui ont marqué ton enfance?
Catherine Fournier : Je n'étais pas une grande lectrice. Je laissais la lecture à mon grand frère !
Lire je trouvais que c'était un effort et je préférais les jeux avec les copains et les copines.
J'ai souvenir d'avoir été « très collection » avec les séries de la bibliothèque rose (avec un grand faible pour les Club des 5 par exemple). Dans la même veine j'ai eu une collection d'aventures d'Heidi en 4 ou 5 tomes. Je n'ai pas échappé à la série des Martine. Des choses assez classiques pour une française moyenne des années 70.
J'ai eu droit à un abonnement aux bouquins de Disney et à J'aime lire et je suivais pas mal les revues comme Astrapi, Okapi et plus tard Ca m'interesse.
En BD, j'étais Boule et Bill et Gaston Lagaffe (mais absolument pas Obélix et compagnie ni Tintin).
J'ai lu aussi des Motordu sur le tard de mon enfance et je reste fan des trouvailles de Pef.
Chez moi on achetait plutôt les livres au supermarché ou chez une enseigne de vente par correspondante (France Loisirs pour ne pas la citer). D'une part , la litterature jeunesse n'était pas très riche à l'époque et d'autre part ça restait un peu confidentiel.

LMAM : Est-ce qu'il t'arrive de les lire à tes élèves?
C.F. : Promis ! Je leur épargne tout ça !
Les seuls livres que j'ai emportés de mon enfance pour les garder en classe , ce sont Les contes de la Rue Broca (Pierre Gripari et Claude Lapointe en auteur) et Les contes du chat perché (Marcel aimé)... et puis les Motordu de Pef.
Pour Les contes du chat perché, l'approche n'est pas facile tellement tout le décor qui voit évoluer les aventures de Delphine et Marinette est obsolète. Néanmoins les enfants aiment bien écouter une ou deux aventures (je ne lis jamais la totalité de l’œuvre car ça me dérange de ne présenter que des personnages féminins, donc j'essaye de ne pas m’appesantir).
Pour Les contes de la Rue Broca : les enfants adorent. C'est plein de malice !

LMAM : Quels sont tes coups de coeurs récents ? ceux que tu lis à tes élèves ?
C.F. : Je viens de changer de niveau de classe (j'étais en petite section maternelle en juin dernier et depuis septembre je suis en CE2/CM1) ce qui donne lieu à des recherches et découvertes. Je connais pas mal le monde des albums par contre je n'étais pas trop branchée petits romans car je n'avais jamais navigué en cycle 3 (CE2/CM1/CM2).
En maternelle, j'adorais les livres de Christian Voltz avec leur illustrations toujours savoureuses et des textes plein de non-dits qui donnent l'impression de planter des petites graines dans l'esprit des plus petits (Toujours rien, Comme chaque matin, C'est pas ma faute, Dis Papa pourquoi ?…).
En élémentaire, j'ai des livres de Christian Voltz en consultation mais je ne leur lis pas.
Là , je viens de découvrir l'auteur Susie Morgenstern. C'est plein de fantaisie et j'aime bien. Du coup, on va partir pour étudier Joker en lecture suivie pendant 1 mois mais je pense leur lire d'autres livres d'elle. Je pense vraiment qu'ils vont bien accrocher. (Illustrations sympas de Mireille d'Allancé)
Je viens également de découvrir Anne Fine et son Journal d'un chat assassin. Je leur lis ça en épisodes en fin de journée et les enfants en redemandent. C'est plein d'humour et d'espièglerie. Les illustrations sont également fabuleuses.

LMAM : Quelle évolution as tu vu dans la littérature jeunesse depuis que tu enseignes?
C.F. : Je trouve que la littérature jeunesse devient de plus en plus abordable.
Il existe des formules d'abonnements (Ecole des Loisirs par exemple) qui permettent aux familles de sortir des sentiers battus de livres de supermarché. Dans les supermarc
hés, la qualité s'améliore également et par le biais d'internet ou de grandes enseignes on arrive à proposer des articles de qualité à des familles qui n'allaient pas spontanément vers la littérature jeunesse. Je trouve que ça se démocratise.
De plus, dans les écoles, la littérature jeunesse est mise en avant, ce qui était moins le cas il y a une vingtaine d'années. Lors de l'apprentissage de la lecture il n'est pas rare que l'enseignant sorte de sa « méthode » pour travailler sur des albums et il existe même des méthodes de lectures dont la base sont les albums. C'est un travail qui n'existait pas ou peu il y a 20 ans. En maternelle on travaille beaucoup autour des albums.
On a vu également apparaître dans les
programmes la notion de « littérature » (avant on parlait de « lecture » en terme d'apprentissage mais il n'y avait pas la dimension littéraire d'une œuvre). Ce sont des choses qui font beaucoup évoluer les demandes des enfants et des familles sur un secteur qui était assez confidentiel auparavant.
Enfin, il y a vraiment une grande richesse et une grande diversité en matière d'auteurs et d'illustrateurs de littérature jeunesse. Ça foisonne vraiment et ça grouille de talents et de petites merveilles d'originalité (avant tout ce qu'on proposait aux enfants suivait la même trame).

LMAM : Et en musique, que leur fais-tu écouter? Des choses récentes ? Des choses anciennes?
C.F. : En musique en maternelle on écoutait pas mal de classiques (parce que mine de rien les classiques se perdent et c'est important de conserver ce bagage culturel de la chanson traditionnelle) : donc tout un tas de petites formulettes et chansons (type Dame tartine, Souris verte).
J'aimais bien leur passer des chansons du groupe Mamemo, ce sont des chansons qui font grandir je trouve et qui font alterner poésie et malice. Les titres sont souvent bien adaptés au monde du petit enfant et à ses préoccupations (mention spéciale pour les titres Capable tout seul et Les gros mots).
On a beaucoup chanté de titres de Philippe Roussel, il a des titres très adaptés aux petits. J'aimais bien aussi les Bouskidou qui dépotent bien et qui sont toujours une bonne occasion de se dandiner (Mention spéciale pour la ronde Maman n'veut pas ! et les titre Je suis un oiseau et Même pas vrai !).On écoutait aussi du Steve Waring et du Alain Schneider...
Ca se sont donc mes grands classiques puis après je piochais ci et là au détour d'un titre sympa.
En élémentaire, et en cycle 3, on est plutôt sur des chansons à textes classiques (Trenet, Bécaud, Dassin, Brassens, Aufray, Fugain, certains Renaud, Cabrel, Noah...).
Il faut que je balaye un peu ce qu'on peut trouver dans le créneau « enfance » qui ne soit ni trop « bébé et obsolète » ni « inchantable » (Par exemple il y a des titres sympas dans Enfantillages mais ce n'est pas évident du tout à chanter en classe (rythmes, articulations rapides...).
J'ai tendance à éviter des titres quand
il y a un mot un peu trop familier parce qu'on peut facilement devoir tout justifier à des parents et il y a des titres qui passent très bien dans un usage familial mais sur lesquels on ne trouverait à redire dans un usage scolaire. Je pratique donc une autocensure en m'empêchant d'apprendre certaines chansons que je trouve pourtant bien chouettes.

LMAM : Et quels sont tes souvenirs d'enfance niveau musique justement?
C.F. : Le héros musical de mon enfance était Bourvil ! J'étais fan et je le reste !

La comédie musicale de mon enfance ça a été Emilie Jolie et j'ai adoré.
Je confesse également avoir écouté avec plaisir Chantal Goya (mais c'était une époque où on ne proposait pas grand chose … et je n'ai pas fait partie des chanceux à qui on distillait du Anne Sylvestre ! Je faisais avec ce qu'on me donnait!).
Et puis, je suis surtout d'une génération qui chantonnait ce qui passait dans les show de Maritie et Gilbert Carpentier. A ce titre, ce que je chantais le plus dans mon enfance c'était Claude François (et j'ai beaucoup pleuré quand il est mort!). Folle jeunesse ...

Catherine Fournier est professeur des écoles en Isère. Merci à elle pour ses réponses vraiment intéressantes.

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